- fêter
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• XIIe fester; de fête1 ♦ Consacrer, marquer par une fête. ⇒ célébrer, commémorer, solenniser. Fêter Noël, la naissance de qqn. Fêter une victoire, un anniversaire. — Faire une fête à l'occasion de. Fêter un succès, une promotion. ⇒fam. arroser.2 ♦ Honorer (qqn) d'une fête. Fêter un saint. — Fig. Faire fête à (qqn), l'accueillir chaleureusement. « Celui-ci, furieux de me voir fêté dans mon infortune, et lui délaissé » (Rousseau).⊗ HOM. Fête :faites (1. faire).Synonymes :- commémorerfêterv.rI./r v. tr.d1./d Célébrer (une fête). Fêter Pâques, la Tabaski.d2./d Célébrer par une fête. Fêter un succès.d3./d Accueillir (qqn) chaleureusement.rII./r v. intr.d1./d (Afr. subsah.) Participer à la célébration d'une cérémonie, d'une fête.d2./d (Afr. subsah., Québec) Faire la fête. Les voisins ont fêté très tard hier.⇒FÊTER, verbe trans.A.— Célébrer et solenniser par une fête.1. Domaine relig.a) Solenniser, par une commémoration, une divinité, un être vénéré par une religion, un événement historique de caractère religieux. Fêter un saint; fêter l'Épiphanie. Fêtons encore les anciennes divinités (SAND, Lélia, 1833, p. 210). Heureux ceux qui fêterons Noël (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 995) :• 1. Puissent les chrétiens fêter un dieu présent, être fidèles à un dieu présent comme ces incorrigibles païens (de paysans) fêtent, célèbrent, chôment un dieu généralement absent...PÉGUY, V.-M., comte Hugo 1910, p. 687.b) Solenniser par une célébration ou par une procession.— [Relig. musulmane] À Alexandrie, dès le soir de notre arrivée, nous avons vu une procession aux flambeaux : on fêtait la circoncision d'un enfant (FLAUB., Corresp., 1849, p. 121).— [Relig. chrét.] :• 2. Pour fêter le jour des Rameaux, il n'y avait dans l'église nue que des touffes de buis cueilli par les matins pluvieux : leur senteur amère se mêlait à l'encens.MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 77.2. Domaine profanea) Commémorer par des réjouissances un événement historique. Si nous fêtons le 14 juillet, c'est que nous n'avons pas de roi (GIRAUDOUX, Folle, 1944, II, p. 102). Sa voix s'attrista :« Vous vous croyez en train de fêter la défaite allemande : mais c'est la troisième guerre mondiale qui s'ouvre... » (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 35) :• 3. René II aimait le peuple, c'est ainsi qu'il séduisit les cantons suisses, et il fêtait l'anniversaire de la victoire de Nancy, chaque année, en buvant avec les bourgeois...BARRÈS, Homme libre, 1889, p. 100.b) Célébrer par des réjouissances un événement de la vie personnelle. Promu dans l'état-major du duc d'Angoulême, cet heureux fêterait bientôt ses fiançailles avec la fille d'un riche munitionnaire de l'Empire (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 422). Esthètes, surhommes, métèques, ministres socialistes, se trouvaient tous d'accord pour fêter une promotion dans la Légion d'honneur, instituée par cet officier corse (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 762).♦ Fêter l'anniversaire de qqn :• 4. ... j'atteignis doucement et vivement la quarantaine; et pour fêter cet anniversaire, je m'offris, à moi tout seul, un bon dîner dans un grand café.MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Ermite, 1886, p. 1055.B.—1. Honorer quelqu'un par une fête. Je me suis tenu près de la porte Saint-Denis, où il s'était réuni une grande quantité de monde et où l'on avait fait des apprêts pour fêter Sa Majesté (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 233). Je devais interviewer un de ces savants de l'Académie de Philadelphie que l'on fêtait ce jour-là (LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 70).2. Accueillir quelqu'un avec empressement. À son arrivée, tout le monde le fêta (Ac. 1932).— [Le suj. désigne un chien] Faire fête. Il alla chercher la chienne. Elle se leva lentement, se secoua, étira ses membres et vint fêter son maître (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Mlle Cocotte, 1883, p. 812).REM. 1. Fêtable. adj. Avec qui on peut faire la fête. C'était, en somme, une belle fille désirable et fêtable (MAUPASS., Contes et nouv.,t. 2, Dot, 1884, p. 559). 2. Festivant, subst. masc. Personne en fête. Le dimanche, c'était une calamité. La Pedeonna était envahie et des trains supplémentaires déversaient sans discontinuer une foule de festivants qui venaient passer la journée au bord de la mer (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 128).Prononc. :[
] ou p. harmonis. vocalique [fete], (il) fête [
]. Étymol. et Hist. Ca 1223 « célébrer une fête, un événement » (G. DE COINCI, Miracles Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir 19, t. IV, p. 137, 78); 1728 fêter qqn « lui faire fête » (MARIVAUX, Pièces détachées écrites dans le goût du Spectateur français ds Œuvres, éd. M. Duviquet, t. 9, p. 287). Dér. de fête; dés. -er. Fréq. abs. littér. :519. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 706, b) 665; XXe s. : a) 967, b) 662. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 129.
fêter [fete] v. tr.ÉTYM. XIIe, fester, v. intr., « célébrer une fête »; de fête.❖1 (Mil. XVIe). Consacrer, marquer par une fête. ⇒ Célébrer, commémorer, solenniser. || Fêter le jour des Rois, la Saint-Charlemagne, la naissance de qqn. || Fêter un jour sans le chômer (cit. 3). || Fêter une victoire (→ Espérance, cit. 32).♦ (1865). Faire une fête à l'occasion de. || Fêter un succès, une promotion. ⇒ Arroser (fam.). || Fêter son installation dans un nouveau logement. → Pendre la crémaillère.1 Les canons des forts, au sommet des collines, tonnèrent sans interruption dans le ciel fixe. Toute la ville se jeta dehors pour fêter cette minute oppressée où le temps des souffrances prenait fin (…)Camus, la Peste, p. 318.2 Honorer (qqn) par une fête. || Fêter un saint. — ☑ Loc. fig. (1690). Vx. C'est un saint qu'on ne fête plus, un homme qui n'a plus de crédit. || Fêter un général victorieux.2 Pour fêter un saint local qui commande traditionnellement aux frairies (…)Colette, la Naissance du jour, p. 59.♦ Fig. || Fêter un ami retrouvé, lui faire fête, l'accueillir avec des démonstrations de joie. — Au p. p. || C'est un homme universellement fêté, recherché (→ Esprit, cit. 151). — ☑ (1865). Vieilli. Fêter la bouteille, la dive bouteille : boire plus que de raison (on dit aussi fêter Bacchus).3 Celui-ci, furieux de me voir fêté dans mon infortune, et lui délaissé, tout ambassadeur qu'il était (…)Rousseau, les Confessions, VII.♦ Le chien est venu fêter son maître.♦ (Avec une valeur érotique). || Fêter une femme (⇒ Fêtable).❖DÉR. Fêtable.
Encyclopédie Universelle. 2012.